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Depuis leur sortie, les Xbox Series X et S se sont imposées comme des consoles de nouvelle génération performantes, avec des temps de chargement réduits grâce à leur SSD ultra-rapide. Cependant, derrière cette prouesse technologique se cache une réalité beaucoup moins reluisante : la réparabilité de ces consoles est gravement compromise par des pratiques qui s’apparentent à de l’obsolescence programmée.

Le problème du SSD verrouillé

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le SSD interne des Xbox Series X et S n’est pas un composant interchangeable. Sous le prétexte de protection contre le piratage, Microsoft a mis en place un système de sécurité qui lie le SSD à la carte mère de la console via une clé de chiffrement unique. Voici comment cela fonctionne :

1. Clé unique par console : Chaque console génère une clé de chiffrement propre qui permet de lire et d’écrire sur le SSD.
2. Blocage des remplacements : Si le SSD est endommagé ou remplacé, la console ne peut pas reconnaitre le nouveau disque, même s’il est identique.
3. Dépendance aux outils Microsoft : Le seul moyen de réassocier un SSD à une console est d’utiliser des outils internes à Microsoft, qui ne sont pas disponibles pour les particuliers ou les réparateurs tiers.

Les conséquences pour les utilisateurs

Cette stratégie a des implications majeures pour les possesseurs de Xbox Series X et S :

• Réparations coûteuses : En cas de panne du SSD, les utilisateurs sont forcés de passer par les services de Microsoft ou de réparateurs agréés, ce qui peut entraîner des coûts élevés : en France par exemple, le forfait de réparation d’une Xbox Series X s’élève à 397€, et 265€ pour une Series S… Lien
• Obsolescence programmée : Lorsque Microsoft arrêtera de prendre en charge cette génération de consoles, il sera quasiment impossible de réparer une Xbox Series X ou S.
• Limitation de la liberté de réparation : Les réparateurs indépendants et les utilisateurs eux-mêmes se retrouvent impuissants face à ce verrouillage. La seule et unique façon de remplacer le disque SSD d’une Series S ou X consiste à cloner le disque d’origine sur un nouveau disque identique. Il faut donc que le disque SSD d’origine soit présent, et en état de fonctionnement !

Une stratégie qui va à l’encontre des attentes des consommateurs

Alors que de plus en plus de consommateurs prennent conscience de l’importance de la durabilité et de la réparabilité des produits électroniques, Microsoft, ainsi que d’autres constructeurs, semblent aller dans la direction opposée. Cette approche est d’autant plus critiquable qu’elle contraste avec la stratégie d’autres fabricants. Par exemple, la PlayStation 5 permet l’ajout et le remplacement d’un SSD secondaire standard, offrant une flexibilité bien supérieure (cela dit, Sony ne sont pas exempts de critiques concernant des pratiques douteuses…).

Une lueur d’espoir ?

Bien que la situation actuelle semble bloquée, des solutions pourraient émerger :

• Pression des consommateurs : Une mobilisation des utilisateurs pourrait pousser Microsoft à revoir sa politique.
• Initiatives législatives : Des lois sur le droit à la réparation, en cours d’élaboration dans plusieurs pays, pourraient obliger Microsoft à rendre ses produits plus réparables.
• Avancées de la communauté : Comme dans d’autres domaines, des solutions techniques pourraient émerger grâce à la persévérance de la communauté de réparation.

Conclusion

Le verrouillage du SSD interne des Xbox Series X et S est une pratique qui porte atteinte à la liberté des utilisateurs et à la durabilité des produits. Il est essentiel d’éduquer les consommateurs sur ces enjeux et de faire pression sur les fabricants pour qu’ils adoptent des pratiques plus éthiques. La réparabilité n’est pas un luxe : c’est une nécessité dans un monde où la lutte contre le gaspillage électronique est plus cruciale que jamais.

Note : en mai 2024, iFixit a publié un article très complet et intéressant sur l’ingéniosité dont font preuve les fabricants de consoles de jeux, pour nous / vous empêcher de les réparer, en invoquant le prétexte de la lutte contre le piratage. Vous pouvez lire cet article en suivant ce lien.